LE TOTE BAG AVENGERS (ou le projet boulet dont je suis fière mais qui n’aura jamais de petit frère)

C’est avec humilité que je viens vous présenter mon dernier gros projet. Mon projet fleuve. Mon projet boulet. Celui qu’on veut offrir, qu’on commence avec une idée précise, qui part dans tous les sens et qui ne ressemble pas du tout à l’idée de départ quand on le termine 6 mois plus tard. J’étais partie de l’idée d’un petit tote-bag sans prétention qui ne devait pas être spécial et ne pas me demander trop d’efforts, mais… faux, archi-faux.

Grâce à ce sac, j’ai encore appris plusieurs choses fascinantes sur moi-même : j’ai trop d’imagination, je suis patiente, je suis minutieuse, je suis la reine des quiches en couture et Stina mérite tous ces efforts. Mais commençons par le début, ne serait-ce que pour que vous sachiez à quel point le produit fini est loin de l’idée de départ.

Dans ma tête : un ou deux tote-bag en coton brodés (pas chers chez Cultura) en point de croix avec des références Marvel (le texte du marteau de Thor, le A symbole d’Avengers et, soyons fous, le symbole du SHIELD). Simple, terminé en une semaine.

Dans la réalité : j’ai changé d’avis environs 30 fois, perdu des aiguilles (tragiquement mangées par mon canapé), cassé des fils (je suis une brute), piqué au mauvais endroit, mal centré une lettre, fais un milliard de noeuds derrière. Long, difficilement terminé en 6 mois (et en retard malgré acharnement et nuit blanche). En vrai, j’ai l’air négative comme ça, mais j’en suis très contente et je ne le regrette pas.

Quand j’ai regardé le tissu de plus près, j’ai vu qu’on pouvait faire de toutes petites croix en suivant la trame du coton et je voulais justement une certaine finesse dans le dessin. Je ne m’attendais pas à cet aspect un peu en relief et j’en suis très contente. D’ailleurs, travailler sur des croix aussi petites, sur un tissu aussi fin et avec seulement une épaisseur de fil DMC, ça a été un super entraînement pour le point de croix en général (gros, gros projet en attente d’ailleurs, à venir, woop woop).

J’ai donc commencé par faire ce grand A et à la moitié, j’ai trouvé que le sac serait terriblement vide, seulement avec ça sur ce côté. Sachant que les films Marvel sont une mine d’or en terme de citations cultes et de blagues, qu’avec Stina on adore ça, j’ai pensé que rajouter quelques phrases de ce genre pourrait faire bon effet. Ensuite, je me suis rendue compte qu’il me fallait une journée complète pour finir une phrase et que ça n’allait pas être possible psychologiquement. Il restait un espace de chaque côté du A et je n’avais plus envie de faire des lettres. J’ai donc voulu y broder les petits bonhommes, mais l’Homme m’a dit « mouais » (ce que je traduis par ton-idée-est-nulle-je-sais-pas-comment-te-le-dire-t’es-tellement-susceptible-va-te-coucher). J’ai cherché longtemps sur mon Pinterest avant d’avoir l’idée d’y broder les symboles de chaque (merveilleux) membres des Avengers ; réponse de l’Homme, « Ah, oui! » (ce que je traduis aussi par ma-chérie-quelle-idée-de-génie-je-t’aime-j’ai-tellement-de-chance-de-vivre-avec-toi). J’ai eu une chance incroyable, les symboles étaient pile à la bonne taille.

Enfin, je trouvais le derrière terriblement vide mais j’étais incapable d’envisager d’y broder d’autres citations (malgré une énoooorme liste). Et puis je tenais carrément à mes petits bonhommes qui permettaient aussi de mettre une touche de couleur après tout ce noir. Puis nouvelle fulgurante créative (que certains qualifieraient de « choix artistique audacieux« ) : j’avais en réserve une image trop mignonne d’un minion déguisé en Captain America. Réponse de l’Homme : « *grimace*, naaaan, mauvaise idée » (besoin de traduction?). J’ai fais ma rebelle et j’ai délibérément ignoré son avis, à vous de me dire si j’ai bien fait (Stina trouve que oui et les copines IG aussi, alors hein).

La dernière partie de ce long récit, et pas la moindre : LA COUTURE. Oui ma bonne dame, ma première couture (en dehors du perçage de papier pour apprendre à coudre droit). Qui dit sac pas cher, dit aussi « tissu transparent, qualité bof-bof« . On voyait à travers et il y avait le problème des fils derrières, ceux pour le point de croix (un gros bordel, oui). Idée d’une doublure, recherche de tissu adapté, éclair de génie, achat d’un tissu Marvel hyper coloré pour faire une sorte de contraste.

C’est là que les ennuis commencent parce que je ne suis apparemment dotée d’aucune logique. J’ai coupé, mesuré et épinglé comme je pouvais. J’ai utilisé des chutes de tissu épais et blanc parce qu’on voyait l’envers des motifs de la doublure à travers le sac (donc moche). J’ai donc doublé la doublure. Jusque-là, tout va bien il suffisait de les coudre comme un seul tissu. Sauf que…une fois la doublure assemblée, c’était à l’envers. Le blanc se trouvait à la place de la doublure. J’ai retenu mon dépit puisque j’avais assez de chutes pour tout recommencer, et je suis allée beaucoup plus vite. Et là, illumination de mon absence de capacité à réfléchir : la doublure version 1 était à l’envers…jusqu’à ce que je la retourne, en fait. Voilà voilà. J’ai quand même cousu la deuxième version à l’intérieur du sac, contente d’arriver au bout. Mais. Double-illumination : la deuxième version de la doublure était, elle, à l’envers, parce que si les motifs étaient du bon côté, les « marges » (la couture quoi) se retrouvent à l’intérieur du sac (celui où Stina va ranger ses petites affaires), au lieu d’être cachées à l’intérieur (entre le côté du sac et la doublure). Tant pis, trop tard, mais gros regrets quand même.

Sinon, la réaction de Stina a largement fait honneur à tous ces efforts (beaucoup de majuscules, beaucoup d’émoticons, beaucoup d’amour). Ca valait le coup, j’aime ce sac et j’ai beaucoup hésité à mentir, à lui dire que je l’avais brûlé de dépit et à le garder pour ma pomme.

Au revoir les enfants!